Le 1 août 2024

Nucléaire : Golfech passe en situation climatique exceptionnelle et arrête un réacteur

Le 30 juillet, EDF a annoncé avoir mis à l'arrêt, la veille vers 23 h 30, le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne). « Les conditions climatiques que nous connaissons depuis quelques jours se traduisent par une montée importante de la température de la Garonne qui devrait atteindre 28 °C, ce mardi 30 juillet 2024 », explique EDF. La décision a été prise « en anticipation » pour respecter l'arrêté du 18 septembre 2006, qui impose notamment que la température moyenne journalière de la Garonne en aval de la centrale ne dépasse pas 28 °C.

Quant au réacteur 1, il reste en service « à la demande [de RTE, le] gestionnaire du réseau électrique national ». Sa puissance sera adaptée, selon les besoins du réseau.

Mode de fonctionnement exceptionnel, voire dérogatoire

Lorsque la température de la Garonne à l'aval de la centrale dépasse 28 °C, les réacteurs de Golfech passent alors en fonctionnement « en situation climatique exceptionnel ». L'arrêté de 2006 prévoit que leur fonctionnement soit alors limité « aux situations où RTE requiert le fonctionnement de la centrale (…) à un niveau de puissance minimal ou quand l'équilibre entre la consommation et la production d'électricité nécessite le fonctionnement de la centrale ».

En situation climatique exceptionnelle, la limite fixée pour la température moyenne maximale de la Garonne en aval après mélange est relevée de 28 à 30°C. En revanche, l'échauffement moyen horaire de la Garonne entre l'amont et l'aval de la centrale est maintenu à + 1,25 °C en moyenne horaire (limite fixée en fonctionnement normal pour la période estivale).

En 2022, ces conditions de fonctionnement exceptionnelles n'avaient pas pu être complètement respectées compte tenu de la sécheresse et des vagues de chaleur. La centrale de Golfech avait donc bénéficié d'un arrêté permettant son fonctionnement en mode dérogatoire du 15 juillet au 11 septembre, tout comme les centrales du Blayais (Gironde), du Bugey (Ain), de Saint-Alban-Saint-Maurice (Isère) et du Tricastin (Drôme). Finalement, la centrale avait fonctionné en régime dérogatoire pendant sept jours, avait annoncé EDF en mai 2023.

 

Philippe Collet, journaliste
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